En France, sur les 1 million de nouveaux chiens mis en circulation chaque année, 700 000 le sont par des éleveurs amateurs. De ce fait ils échappent à tout contrôle sanitaire ainsi qu' à toute fiscalité. D'autre part, des chiens en provenance des pays de l'Est où les coûts de productions sont très bas sont importé clandestinement dans L'Union Européenne. Il est facile de se livrer au trafic de ces animaux, puisqu'aucune qualification, aucun diplôme d'état ou reconnu par lui ne sont requis pour pouvoir en élever ou en faire la cession, ce qui n'est le cas d'aucune autre profession à risques. La vente d' autres armes que le chien est, par exemple, soumise à une contrôle préfectoral assez strict.
Chaque année des éleveurs déclarés, sérieux et qui paient des impôts demandent aux gouvernements en place d'assainir la production de chiens. Ils désirent qu'un vrai contrôle soit enfin exercé de manière à circonscrire les élevages clandestins, qui sont pour eux des concurrent déloyaux, puisqu'il ne paient pas d'URSAFF, de TVA etc... Il faut savoir que les pitbulls qui ont motivé la loi du 6 janvier 1999 ont tous été élevés clandestinement, et le sont toujours malgré l'obligation d'être stérilisés qui les touche.
Elevage clandestin. Au début des année 90, seuls quelques "amateurs" possédaient des pitbulls. Puis quand il est devenu très à la mode, beaucoup de gens se sont mis à en produire sans rien connaître à l'élevage en général, et à ce chien en particulier sinon sa réputation de férocité, raison unique de sa vogue. C'est la raison pour laquelle on compte environ 80 000 pitbulls selon nos recoupements et 40 000 selon la police à l'heure actuelle, alors qu'ils n'étaient que quelques centaines au début des années 90. Comme aucune étude générale serieuse n'a été commandée par les représentants de l'état, on ne peut que grapiller des chiffres d'études menées sur de petits échantillons : comme par exemple au quartier de la Grande-Borne, à Grigny où l'on dénombrait en 1999 près de 300 chiens molossoïdes pour 12 000 habitants, soit un chien molossoïde pour 40 habitants ! Inutile d'épiloguer sur les problèmes de cohabitation induits par cette situation !
Des ministres mal entourés. Le problème étant devenu grave, à cause d'agressions nombreuses et répétées, les ministres de l'agriculture, Jean Glavany et de l'intérieur, Jipé Chevènement - le célèbre ex-troisième homme - ont décidé de légiférer et ont produit cette fameuse loi du 6 janvier 1999, loi mal faite, pleine d'oublis et d'erreurs. Le gouvernement d'alors a clairement choisi de mal guérir plutôt que de prévenir.
L'étrange
léthargie de la Direction Il est en outre étonnant que la direction générale des impôts ne se soit pas penchée sur le cas des élevages clandestins où amateurs, car lorsqu'une activité peut se révéler lucrative pour les caisses de l'état, elle n'attend en général pas cent sept ans pour en faire une heureuse source de perception.
Seul compte leur bien-être. Personne ne semble vouloir s'interesser aux conditions de production des chiens en France, lorsque la police ou la justice agissent, c'est que des associations de défense des animaux ont fait un vrai travail préliminaire, et que des conditions particulièrement sordides d'élevage ont été signalées. On n'agit jamais sur des fondements de sécurité publique.
Combien de chiens en France ? Le nombre exact de chiens est inconnu, il n'y a que des estimations. Il était possible lors du dernier recensement de contrôler aussi la population canine quand on sait tous les problèmes qu'elle pose. Au lieu de cela, le questionnaire interrogeait : "Avez vous des WC dans votre logement ?" Question évidemment cruciale, capitale lors d'une opération de recensement.
Contrôle sanitaire inexistant. D'autre part un contrôle sanitaire efficace n'existe pas. La vaccination contre la rage est obligatoire dans certains département, mais personne ne se soucie de vérifier son application. Des lois sans moyens pour les appliquer : voilà une vraie politique intelligente.
Torpeur de la Société Centrale Canine. Concernant les élevages déclarés et en règle du point de vue administratif, leurs tenanciers ont implicite licence à faire ce qu'ils veulent puisque l'Etat français a délégué ses pouvoirs de contrôle à une association, la Société Centrale Canine reconnue d'utilité publique et dépendante du ministère de l'agriculture. On apprend dans le n° 108 de la Revue officielle de la cynophilie française qu'en 1998, 137 éleveurs ont été contrôlés. Quand on sait que cette association dispose de 148 contrôleurs habilités, et qu'ainsi elle n'a même pas, sur toute une année, fait procéder à un contrôle par contrôleur, on est, en tant que contribuable en droit de se demander : 1-A quoi la Société Centrale Canine emploie-t-elle ses contrôleurs toute l'année ? 2-L'état
doit-il continuer à donner de l'argent public à un organisme
de contrôle 3-L'état ne doit-il pas reprendre les choses en main pour qu'un vrai contrôle soit enfin exercé ?
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